
Littérature contemporaine
Ce que je n’aime pas chez Marc Lambron…
par Marc Bordier /
Lu dans Carnet de bal (3) ce passage tiré du portrait de Kate Moss (p. 141) : “La jeune personne est née le 16 janvier 1974 à Croydon, dans le Surrey. Son père travaillait dans une agence de voyages, sa mère était barmaid. Cet hiver-là, en plein scandale du Watergate, les Khmers rouges bombardaient Phnom Penh et Soljenitsyne était expulsé d’URSS. L’ex-Beatle John Lennon avait déjà décrété que le rêve était fini. Le chanteur voulait parler des années 1960, du Paradis entrevu, de la révolution ratée. Il est toujours intéressant de suivre la destinée des enfants nés sous le signe d’un rêve qui meurt.” Cette dernière phrase résume à elle seule le pire de la prose de Marc Lambron (que par ailleurs j’apprécie beaucoup, vous l’aurez compris en lisant mes précédents billets). Je vous invite à la relire avec un peu de recul. En quoi la destinée de Kate Moss est-elle “placée sous le signe d’un rêve qui meurt” ? Quel est le rapport entre sa naissance et le bombardement de Phnom Penh par les Khmers rouges ou l’expulsion de Soljenitsyne d’URSS, si ce n’est leur concomitance dans le temps ? Dans ce cas, tous les enfants nés en janvier 1974 ont-ils eux aussi une destinée “placée sous le signe d’un rêve qui meurt” et donc “intéressante à suivre” ? Et moi, qui ai à peu près le même âge que Kate Moss, ma destinée est-elle “placée sous le signe d’un rêve qui meurt” ? Ou bien, sachant que je suis né le mois où un cosmonaute russe et un cosmonaute américain se sont serré la main dans l’espace (juillet 1975, mission Soyouz – Apollo), ma destinée est-elle “placée sous le signe d’un rêve qui renaît” ? Je ne sais pas très bien ce que ça veut dire, mais c’est joli et ça suffit à me mettre de bonne humeur pour le reste de la journée. 🙂
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