Poésie

Yves Bonnefoy – Hier régnant désert

Marc Bordier par Marc Bordier /

Je dois reconnaître que j’ai eu du mal à comprendre la poésie d’Yves Bonnefoy. Ecrite dans un style dépouillé, suggestif et elliptique, elle peut facilement dérouter le lecteur, surtout s’il est un peu paresseux (comme moi…). Mais, en persévérant un peu, j’ai apprivoisé cette poétique singulière. Mon poème favori est le quatrain qui vient clore le recueil Hier régnant le désert (paru en 1958). Intitulé L’oiseau des ruines, il apporte un épilogue apaisé aux épisodes tumultueux et tourmentés des poèmes précédents. Après avoir traversé les flammes de la nuit, les souffrances de l’épée, les gémissements ensanglantés et l’épreuve de la mort, l’oiseau Phénix renaît à l’aube pour rejoindre l’unité intemporelle de l’univers.

L’oiseau des ruines

L’oiseau des ruines se dégage de la mort,
Il nidifie dans la pierre grise au soleil,
Il a franchi toute douleur, toute mémoire,
Il ne sait plus ce qu’est demain dans l’éternel.