
Poésie
Une élégie arabe: Longue Nuit, d’Al Khansa
par Marc Bordier /

A l’heure où Paris rend hommage aux victimes des terribles événements survenus vendredi soir, j’ai cherché dans ma bibliothèque un recueil de poésie arabe qu’un de mes amis parisiens (Gilles, il se reconnaîtra) m’a offert il y a quelques années en cadeau d’anniversaire. J’y ai trouvé ce poème d’Al-Khansa, une poétesse musulmane du VIIème siècle, dans lequel elle pleure son frère Amr tué au combat. Ce texte vieux de plus de mille ans résonne aujourd’hui avec une douloureuse intensité.
Longue nuit
Ma longue nuit a refusé de m’offrir
Un léger somme après l’affreuse nouvelle.
“Le fils d’Amr est mort !” a crié le héraut.
“Assassiné !” Puissé-je mourir de tristesse !
Avec lui, le siècle cruel m’a brisée !
Les malheurs, à ruiner une vie, excellent…
Un héros tel mon bien-aimé fait pleurer
Un œil aride, et touche l’âme insensible.
J’avais un frère, loyal à tout compagnon,
qui nourrissait la caravane affamée.
Il vibrait à la guerre, luttant dans l’arène,
Comme vibre le tranchant lustré du sabre.
Qu’ai-je fait au siècle, fécond en malheurs ?
Tous les maux nous sont-ils donc échus en partage ?
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