Littérature contemporaine

Est-ce que vous aimez “Ca”, de Stephen King ?

Marc Bordier par Marc Bordier /

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J’ai achevé cette semaine le premier tome de Ca, le roman le plus connu du maître de l’épouvante Stephen King. Depuis sa sortie en 1985, ce livre a fait frissonner des générations de lecteurs. A priori, il avait tout pour me plaire et mes premières impressions ont été très favorables. Pourtant, au fil des pages, la magie est retombée, cédant la place à l’ennui. Deux semaines après en avoir commencé la lecture, je suis laborieusement parvenu à la fin du premier tome en m’interrogeant pour savoir si j’irai jusqu’au bout…

Ca raconte l’histoire d’une bande de 7 enfants aux prises avec un être maléfique tapi dans les égouts de la petite ville imaginaire de Derry, dans l’Etat du Maine. En 1958, Bill, Ben, Richie, Ed, Beverly, Mike et Stan forment le Club des ratés, une bande de collégiens qui cherchent leur chemin dans la vie entre les névroses de leurs parents et les brimades que leur infligent une bande de brutes emmenée par Henry Bowers. Par un jour d’orage, le petit-frère de Bill meurt happé par une bouche d’égout. Cet épisode marque le début d’une horrible série de meurtres d’enfants comme la ville en connaît tous les vingt-sept ans sous l’influence d’une mystérieuse entité maléfique appelée Ca. Après de multiples efforts, les enfants parviennent à conjurer Ca. Avant de quitter la ville, ils jurent de reconstituer leur groupe si Ca revenait. Vingt-sept ans plus tard, en 1985 le seul d’entre eux qui soit resté à Derry les rappelle un par un pour leur annoncer la terrible nouvelle : Ca est revenu…

Le roman de Stephen King ne manque pas d’atouts. Tout d’abord il est proprement effrayant. Avec Ca, l’auteur a inventé un être protéiforme capable de prendre l’apparence des pires cauchemars de ses victimes : momie, loup-garou, oiseau maudit, sorcière ou clown grotesque, Ca est une essence, un esprit mauvais qui concentre en lui tout le mal que les hommes ont symboliquement rejeté sous la surface de la ville. Parce qu’il est protéiforme et insaisissable, chacune de ces apparences surprend le lecteur et le fait frissonner avec une jubilation mauvaise. Ensuite, le roman est bien construit, avec une narration articulée autour de deux époques, celle de l’enfance (1958) et celle de l’âge adulte (1985). Il en résulte un jeu de symétries et de correspondances que l’auteur exploite avec brio pour donner de la consistance et de l’épaisseur à ses personnages.

En tant que lecteur amateur de romans fantastiques, j’ai été sensible à ces qualités, et il m’est arrivé de prendre beaucoup de plaisir à lire certains passages, notamment les rencontres avec Ca qui constituent les temps forts du récit. Hélas ! je me suis également souvent ennuyé en suivant les aventures de cette bande d’adolescents. Le roman de Stephen King souffre de longueurs, et j’avoue qu’il m’est arrivé plusieurs fois de sauter des pages pour passer au chapitre suivant. Alors, Est-ce que j’aime “Ca” ? A ce stade, difficile à dire. Je vais malgré tout poursuivre ma lecture, car ce ne serait pas rendre justice à ce livre que de l’abandonner en plein milieu et de le condamner avec un jugement trop hâtif. Poursuivons.

Mots clés

Ca, Roman fantastique, Stephen King