
Littérature anglaise
Promenade littéraire à Fitzrovia
par Marc Bordier /

J’écris ce billet depuis le Fitzroy Tavern, un pub célèbre situé dans le quartier de Fitzrovia, à Londres. Entre les années 20 et 50, l’établissement était fréquenté par une bohème littéraire et artistique haute en couleur qui a donné son nom au quartier après la publication d’un article dans le Daily Express en 1940. Il était notamment fréquenté par le poète Dylan Thomas, dont le bicentenaire de la naissance sera célébré cette semaine à travers une série de manifestations. Au sous-sol, près de la cheminée, sont exposées des photos de George Orwell, un autre habitué des lieux. Il y apparaît avant son départ pour l’Espagne, où il s’apprêtait à combattre dans la guerre civile aux côtés des républicains espagnols. Non loin de là, au début du vingtième siècle, le 46 Gordon Square hébergeait le groupe de Bloomsbury, un collectif d’artistes et d’intellectuels qui avaient pris l’habitude de se réunir autour d’un dîner tous les jeudis pour discuter d’art, de politique et de littérature. Parmi ses membres les plus influents figuraient Virginia et Leonard Wolf, sans doute le couple le plus célèbre de la vie littéraire londonienne de l’entre-deux guerres. Aujourd’hui, les passionnés de l’œuvre de la romancière peuvent marcher sur les pas de son héroïne Mrs Dalloway dans les allées ombragées de Regent’s Park (le parcours exact figure sur le site de la Virginia Woolf Society http://www.virginiawoolfsociety.co.uk/vw_res.walk.htm). A la fin de la journée, ils pourront bifurquer vers le sud en passant par Baker Street, dont le n° 221b abrite la demeure fictive du plus célèbre détective de la littérature, Sherlock Holmes. Ils arriveront alors dans le village de Marylebone, où j’ai la chance d’habiter aujourd’hui. C’est là, au 62 Crawford Street, que le poète anglo-américain T.S. Eliot a composé son poème dantesque The Waste Land (La Terre vaine), épopée moderniste étrange devenue un classique de la poésie anglaise du XXème siècle.
Cet ouvrage constitue une lecture enrichissante, à la fois érudite et accessible par sa simplicité et sa concision (deux cents pages). C’est aussi une manière agréable de découvrir l’histoire et la géographie de cette cité millénaire. Au terme de sa promenade, il y a fort à parier que le lecteur n’aura qu’une envie : redécouvrir et approfondir la lecture de ces textes qui ont contruit l’histoire et la personnalité de Londres.
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